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..Ballade n° 1 en Sol mineur  de Chopin
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Commencée à Vienne au printemps 1831 elle fut achevée à Paris en 1835. Liszt y voyait une "Odyssée de l'âme de Chopin". Cette oeuvre était une de celles que Chopin préférait. Schumann le confirme en 1836, quand il écrit à son ancien professeur de contrepoint, après avoir rencontré Chopin.
" J'ai dans les mains, une récente ballade de Chopin en sol mineur, elle me semble géniale et je le lui ai dit; après un silence Chopin m'a répondu; " Cela me fait plaisir, car c'est aussi celle que je préfère".

La  ballade en sol mineur est un immense poème passionné, plein d'émotion et de mélancolie douloureuse. Elle est partagée en trois parties inégales. La partie centrale "Moderato" est l'essentiel de l'oeuvre. Elle est encadrée par une brève introduction "Lento" et une coda orageuse " Presto con fuoco".
L'introduction, s'élève comme une plainte, puis retombe comme une valse avec un rythme qui semble improvisé.
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Fragment de l'introduction
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Une cadence fugitive annonce le second thème, qui commence tout en douceur, puis s'amplifie et s'anime progressivement. Il est suivi par un épisode de joie fugace, précédant le moment intense des mesures qui vont suivre. De nouveau un épisode divertissant, éblouissant de virtuosité, qui apporte un peu d'apaisement dans la tension de l'oeuvre. Le thème initial s'annonce une dernière fois " sotto voce" dans un climat de passion pathétique, et s'enchaîne "Presto con fuoco" avec la tumultueuse Coda. Une série de gammes douloureuses et déchirantes traverse le clavier, pour retomber sur trois accords plaintifs, et un rappel du premier thème.
Tout s'accélère, dans les dernières mesures, et s'achève sur deux longs accords sonores. C'est pour moi, l'une des oeuvres de Chopin qui le caractérise tout à fait, comme il en a écrit une de cette trempe dans chaque genre libre,( par opposition aux sonates) préludes, nocturnes, fantaisie-impromptu, études et polonaises, seules les valses et les mazurkas n'atteignent pas cette mélancolie douloureuse.