Né
en 1872 et mort en 1915, Scriabin est, très jeune, influencé par l'oeuvre de
Chopin. Toutefois, si la composition des Mazurkas débute à l'époque où Scriabin
est encore élève au conservatoire de Moscou, il est injuste
de penser qu'il s'agit d'une pâle imitation des Mazurkas de Chopin.
Grâce à son immense talent, François Chaplin nous plonge dans l'atmosphère
si particulière de Scriabin, le moins russe de tous les compositeurs russes.
Scriabin
compose trois cycles de Mazurkas, l'opus 3 de 1888 à 1890 contenant 10
pièces, l'opus 25 de 1898 à 1899 avec neuf pièces et l'opus 40 en 1903 avec
deux pièces seulement qui marquera le dernier rendez-vous avec le genre. Il
s'est définitivement émancipé de l'influence Frédéric Chopin.
L'interprétation des mazurkas de Scriabin par François
Chaplin, est admirable de fluidité. Elle est naturelle, et semble progresser en
intensité, suivant en cela, l'évolution de l'écriture pianistique de
Scriabin. François Chaplin restitue avec authenticité les émotions et les rêveries
"extasiques" du compositeur.
La démarche de Chaplin, témoigne d'une réflexion profonde
sur l'œuvre de Scriabin, d'un sens de la phrase sans débordement, et échappe à un sentimentalisme qui ne serait pas
de mise avec Scriabin.
Un
disque magnifique, aux multiples nuances, plus riches et brillantes les une que
les autres, servies par un pianiste dont le talent n'a d'égal que sa modestie.
Sublime
!
Henri De
Bruyn
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