Marc
Pantillon nous offre un voyage à travers le temps sur la tonalité de " do
mineur ".
De
Bach à Beethoven, en passant par Mozart, on se laisse facilement envoûter par
son interprétation profonde et quelque peu romantique avant l'heure.
Dans
la Partita n° 2 de Bach, Marc Pantillon met l'accent sur la clarté du
contrepoint. Les tempo restent assez modérés dans l'ensemble sans être
lent. Il obtient un équilibre parfait entre la profondeur du clavier et la délicatesse des
ornements, nous offrant ainsi un modèle d'équilibre et de raffinement.
Dans la
fantaisie K475, Mozart se confie de la façon la plus intime et la plus
audacieuse à son instrument de prédilection, le piano, comme il l'avait déjà
fait quelques années plus tôt avec la sonate K310.
Marc Pantillon donne une interprétation très inspirée et extrêmement
profonde de la Fantaisie K475. Il
semble qu'il ait choisi une option mélancolique, voire dramatique, de cette
oeuvre exceptionnelle de la maturité de Mozart. Le Tempo est assez lent et
j'avoue être tout à fait sous le charme de son jeu et adhérer entièrement avec sa lecture.
L'interprétation de la "Sonate pathétique" de Beethoven est
peut-être un peu plus conventionnelle, mais on ne peut s'empêcher de frémir
de tout son être à l'écoute de cette oeuvre admirable qui marque le sommet de
la production pianistique de Beethoven avant 1800. Marc Pantillon
lui confère un pouvoir expressif et dramatique devant lequel on ne peut rester
insensible.
Un
très beau disque !
Henri De
Bruyn
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