Claire-Marie
Le Guay ne fait pas dans la facilité !
Quel
programme !!!
La
sonate de Dutilleux débute sur un rythme tranquille, qui peu à peu s'anime.
Rapidement l'écriture devient plus dense, très rigoureuse. Si
vous ajoutez
quelques traits
fulgurants à la Liszt qui fusent et de nombreux passages presque debussystes
vous aurez une vague idée de la virtuosité de l'interprète .
La
sonate de Bartok est peut-être encore plus effrayante, complexe et dissonante, d'une grande richesse
d'inventions.
La
dernière oeuvre du programme, la sonate de Carter, met davantage l'accent sur
la variété rythmique et les changements d'atmosphère.
L'exécution
de ces trois oeuvres, l'exploration
quasi exhaustive des ressources et des possibilités de l'instrument demande à
l'interprète un engagement impressionnant et une technique sans faille.
Mais
si le programme n'est pas aisé à exécuter, il n'est pas non plus facile à apprivoiser
pour nous simple mélomane.
Difficile
de saisir le génie musical de ces trois compositeurs de notre temps en deux ou trois
écoutes seulement.
Il
nous faut faire un effort, si l'on souhaite rattacher la fin au début de chaque
oeuvre. C'est évidemment plus simple à réaliser avec une sonate de Mozart, tout comme il
est plus facile de gravir une colline que l'Everest, mais chaque sommet a son
charme et une fois atteint, les sensations sont tout à fait différentes...
Quoiqu'il en soit, l'interprétation de
Claire-Marie Le Guay est particulièrement éblouissante.
Henri De
Bruyn
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