Un
Instrument
d'époque ... plutôt qu'un instrument moderne ?
Interpréter
des oeuvres classiques sur un instrument d'époque permet de retrouver l'essence
même des pièces composées par des compositeurs dont le but n'était pas
forcément le récital. Le pianoforte nous offre l'intimité que nous refuse le
grand piano de concert.
C'est particulièrement vrai chez Schubert qui n'était pas un virtuose.
Actuellement nos interprétations modernes reposent sur la tradition, transmise
de génération en génération, par des pianistes qui ne recherchaient pas
coûte que coûte le respect du message compositionnel, spécialement vers le milieu de XIX
ème siècle et dans la première moitié du XXème.
Trudelies
Leonhardt, nous offre l'intégrale des sonates pour piano de Schubert sur un
pianoforte du facteur viennois Benignus Seidner de 1815.
J'avais
demandé à Trudelies Leonhardt de rédiger un texte sur ces sonates mais
n'étant pas une musicologue sa
modestie l'en a empêché.
Elle
a préféré que je vous fasse part de mes impressions personnelles sur cette
grande oeuvre. Toutefois,
dès que l'on aborde le sujet Schubert avec cette artiste de talent, elle ne
peut se résoudre à garder pour elle son amour pour ce compositeur.
Ainsi,
en quelques phrases au hasard d'un échange épistolaire me suggère-t-elle de :
"
relever la richesse d'expression de Schubert, cette liberté acquise à cette époque
qui permettait enfin de dire en totalité ce que l'on avait sur le coeur et dans
le coeur, ...et Schubert est un merveilleux exemple pour cela... puis il y a ses
mélodies qui n'en finissent pas , ses modulations qui vous retournent les
tripes, les interruptions, les suspensions... ce temps
immense qu'il prend pour dire ce qu'il a à dire... sa joie toujours teintée de
mélancolie, les multiples répétitions qui lui donnent son équilibre... Bref
(non ! Schubert n'est jamais ou très rarement bref !...) Bref, il y aurait encore
beaucoup à relever"
Comment
vouliez-vous que je fasse mieux, que de vous livrer ces quelques lignes que
Trudelies Leonhardt m'avait envoyées pour guider ma réflexion ?
Les
sonates de Schubert sont restées longtemps méconnues et injustement négligées.
Grâce
à cette intégrale, merveilleusement et magistralement interprétée par
Trudelies Leonhardt vous n'avez plus d'excuse. Trois volumes de 2 Cd, pour découvrir
un monument de la production pianistique du début du romantisme.
Découvrez
les trois extraits, le premier la sonate D 959 composée en 1828, le deuxième extrait,
la sonate D 575 est une oeuvre de
jeunesse de 1817 composée à l'âge de 20 ans et le troisième extrait est le
deuxième mouvement de la sonate D 960, la dernière de Schubert, dont la
composition fut achevée en septembre 1828 moins de deux mois avant
la mort du compositeur il avait 31 ans.
Une
intégrale magnifique à posséder absolument !
Henri De Bruyn
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