Un
Instrument
d'époque ... plutôt qu'un instrument moderne ?
Interpréter
des oeuvres classiques sur un instrument d'époque permet de retrouver l'essence
même des pièces composées par des compositeurs dont le but n'était pas
forcément le récital. Le pianoforte nous offre l'intimité que nous refuse le
grand piano de concert.
C'est particulièrement vrai chez Schubert qui n'était pas un virtuose.
Une
fois n'est pas coutume, cette fois ci je ne vais pas vous parler de Trudelies
Leonhardt, de son jeu pianistique, de son phrasé, de sa palette de couleurs, de
ses nuances à profusion....non, cette fois ci, je vais laisser parler Trudelies
Leonhardt elle-même en recopiant des extraits du livret de son disque.
Sa
passion et son amour pour Schubert et sa musique en font une bien meilleure
ambassadrice que moi.
Je
sais qu'elle ne sera pas ravie de mon choix, car son humilité et sa discrétion
sont omniprésentes et pour interpréter Schubert
ce sont deux qualités essentielles:
Je
cite Trudelies Leonhardt:
"
Depuis le début de 1823, des rechutes de la maladie se succèdent et
nourrissent la mélancolie innée de Schubert.(...) Pendant les deux années
suivantes, Schubert se concentre sur des lieders et des Quatuors à cordes,
pour reprendre en 1825 la création de sonates pour le pianoforte, dont la
première -commencée en avril- n'est pas achevée. (...) Ceci a fait naître la
légende selon laquelle l'éditeur K.F. Whistling de Leipzig, donna à la Sonate
le nom de " Reliquie " lors de sa publication en 1862, imaginant
qu'elle fut la dernière que Schubert écrivit avant de mourir, sans
l'achever... Il est toutefois indéniable que le spectre de la mort et le
penchant de Schubert pour le morbide sont omniprésents dans les deux mouvements
achevés. (...)
Dès
la première mesure de la " Reliquie ", Schubert nous prend par la main
et nous précède à travers son vécu; il oscille entre un pressentiment des
ténèbres de la mort et une illumination prophétique, tout en passant par des
phrases de véhémence et de passion, de tendresse et d'apaisement. Ces passages
qui nous secouent ou nous apaisent, se suivent miraculeusement et sans heurts."
Découvrez
deux extraits, toujours trop courts, bien sûr lorsqu'il s'agit d'oeuvres de Schubert
interprétées par Trudelies Leonhardt.
Un
extrait du premier mouvement de la Sonate inachevée en do majeur D 840 "
Reliquie ", dont la composition fut achevée en 1825 et un extrait du
deuxième mouvement de la même sonate.
Encore
un disque bouleversant !
Henri De Bruyn
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