Biographie de Liszt

Translation in English

 

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                Né le 21 octobre 1811 dans le village de Raiding, alors en Hongrie et aujourd'hui en Autriche, Liszt commença le piano avec son père et poursuivit ses études avec Czerny à Vienne, où il étudia également la théorie auprès de Salieri.


Czerny


Salieri

 

 En 1822 il se rend à Vienne, où il jouera devant Beethoven; mais comme souvent dans ces cas-là, le maître félicite l'enfant mais rien de plus. De 1823 à 1835, il vécut principalement à Paris où il y étudia avec Antoine Reicha et s'imposa rapidement comme pianiste.
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Liszt à l'âge où il rencontre Beethoven
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En 1830-1831 il séjourna à Paris où il fit la connaissance de Berlioz, Chopin, Victor Hugo et de Lamartine. Il est refusé au conservatoire de Paris par Cherubini parce qu'il est étranger.

Cherubini

 
        Ses relations avec Lamartine influencèrent profondément sa carrière, tout comme, à partir de 1831, les concerts parisiens de Paganini. C'est en effet pour se mesurer à lui que Liszt souhaita conférer au piano une technique aussi brillante, aussi transcendante que celle de Paganini au violon.
En 1833, il rencontre la comtesse Marie d'Agoult dont il tombe amoureux.. 

Leurs relations au cours de l'année qui va suivre seront conflictuelles, faites de ruptures et de réconciliation successives. La mort de Louise, la fille de Marie et du comte d'Agoult, va mettre fin à ces tergiversations. 

Liszt de retour de la Chênaie vient réconforter Marie, mais commet deux erreurs. Il fait venir son jeune protégé Hermann Cohen qui viole leur intimité, puis accepte un concert à Genève. La société genevoise est plutôt médisante à l'égard de Marie comme en témoigne le journal de Valérie Boissier:

 "C'est une femme de 30 ans au moins, une blonde fade!". 

Le 18 décembre 1835 c'est une grande joie pour les deux amants. La naissance de leur première fille, Blandine.

Mais Liszt rêve de partir à Paris pour en découdre avec la nouvelle étoile montante Thalberg. 

Il y part pour trois jours, il rentrera 2 mois plus tard, le 6 juin 1836. À son retour, l'atmosphère genevoise commençant à devenir pesante lui et Marie décident d'aller rejoindre George Sand à Chamonix. L'année suivante, Liszt repart à Paris pour le duel final avec Thalberg tandis que Marie s'installe chez George Sand à Nohant. 
Le 25 décembre 1837 c'est la naissance de Cosima, leur seconde fille.
Désireux de relancer leur couple, Liszt et Marie font une nouvelle échappée amoureuse en Italie et fin janvier 1839, et ils s'installent à Rome qui verra naître leur troisième enfant, un garçon, cette fois, Daniel. 

Lentement, la situation se dégrade, et Liszt saisit l'occasion des inondations de Pesth de 1838 pour faire une série de concerts dans l'empire autrichien. Alerté par un de ses amis que la santé de Marie s'est dégradé, il abrège son séjour et rentre à Venise. Finalement il se sépare en octobre 1839. Liszt part pour Vienne, tandis que Marie gagne Paris. Leur union n'a plus qu'un caractère formel. Marie le rejoint lors de sa tournée à Londres.

Ils passeront leurs vacances trois années successives à Nonnenwerth. La parution en 1846 du roman Nélida de Marie, sous le pseudonyme de Daniel Stern, dresse un bilan négatif de son union avec Liszt.

C'est la rupture définitive

  Marie d'Agoult

 

De leur liaison, qui devait durer jusqu'en 1844, naquirent trois enfants, dont Cosima, qui épousera le pianiste et chef d'orchestre Hans von Bülow puis Richard Wagner.
        De 1839 à 1847, Liszt se produisit dans toute l'Europe, où il acquiert une célébrité jamais égalée auparavant par un interprète.
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Liszt "Le Grand Homme" ( gravure d'Alexander)
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  Liszt abandonna sa carrière de virtuose en 1847, ne jouant plus que très rarement en public. De 1848 à 1861, il dirigea la musique de la cour du grand-duché de Weimar, interprétant ses propres œuvres ainsi que celles de Berlioz, de Wagner, etc., et faisant de cette ville, où il accueillit de nombreux élèves, un centre musical de premier plan. Sous sa direction y fut présenté le Lohengrin de Wagner.
            Après avoir quitté Weimar en 1861, Liszt vécut pendant près de dix ans à Rome, où il étudia la théologie et prit en 1865 les ordres mineurs. À partir de 1871, il partagea son temps entre Rome, Weimar et Budapest, continuant à diriger, à enseigner et à composer. Il mourut le 31 juillet 1886 à Bayreuth, à 23 h 30 à la suite d'une pneumonie contractée pendant un festival, trois ans après Wagner.
            Homme d'une grande générosité, Liszt fut l'une des personnalités les plus remarquables de son temps. Pianiste et chef d'orchestre, il  composa plus de trois cent cinquante ouvrages et rédigea, en totalité ou en partie, huit volumes de prose, sans compter sa correspondance.
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Liszt peu avant sa mort
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        Très audacieux dans le domaine de l'harmonie (emploi d'accords chromatiques complexes), il innova également sur le plan de la forme, aussi bien dans ses treize poèmes symphoniques, genre dont il fut le véritable créateur, que dans sa Sonate en si mineur (1853) comprenant un seul mouvement, d'une architecture complexe. Par là, il influença fortement Wagner et Richard Strauss.
Ses compositions pour piano ont inauguré une technique de jeu révolutionnaire et difficile dont l'instrument a tiré une palette nouvelle de textures et de sonorités.

Paganini

Si l' on a pris l'habitude de comparer Liszt et Paganini pour leur virtuosité, les oeuvres des deux musiciens me font penser à un feu d'artifice, ou à la toile de Van Gogh représentant " La nuit étoilée" où le scintillement des astres se mélange au miroitement des lumières urbaines sur le Rhône.
        Parmi les plus connues figurent les trois volumes d'Années de pèlerinage (1836-1877), les douze Études d'exécution transcendante (1851), les vingt Rhapsodies hongroises (1846-1885), les six Études d'exécution transcendante d'après Paganini (1851), le Concerto n° 1 en mi bémol majeur (1849, révisé en 1853), le Concerto n° 2 en la majeur (1848, révisé en 1856-1861).
        Certaines pages pianistiques tardives comme la Bagatelle sans tonalité (1884) annoncent Bartók, Debussy ou Schoenberg. Ses œuvres orchestrales incluent, outre la Faust Symphonie (1854-1857) et la Dante Symphonie (1855-1856), le poème symphonique " Les Préludes" (1854), s'inspirant d'un poème de Lamartine.
        Romantique en art, comme dans la vie , sa technique fait de Liszt un des maîtres du XIX siècle .