Translation in English
Après Leipzig , ce sera Heidelberg en 1828, mais Schumann, ne se fait pas à la vie estudiantine de l'époque, faite de beuveries et de duels réglés par des corporations.
Il se tient à l'écart, et se renferme sur lui-même, dans son monde tout personnel, d'amitiés, de rêveries, de musique. Plus que jamais la musique est sa confidente. Il décide d'envoyer ses premières compositions à Wiedebein, chef d'orchestre attentifs aux jeunes talents.
Au printemps 1828, Schumann fait la rencontre d'Agnès Carus, femme de médecin, dont il tombe éperdument amoureux. Dans les salons des Carus, on y chante des lieder de Schubert, à qui il ne reste que quelques mois à vivre. C'est chez les Carus encore, qu'il rencontre Wieck et qu'il entend Clara pour la première fois. Elle a tout juste neuf ans.
Friedrich Wieck, est le professeur le plus éminent de Leipzig. Amoureux de musique, il est parvenu à force de ténacité et de privations à se doter d'une culture musicale importante. N'ayant pas de dons créateurs, il découvre que la pédagogie est sa véritable voie. Sa fille sera l'objet de toutes ses expériences. Enfant docile et musicienne dans l'âme, elle sera la meilleure publicité de son enseignement.
C'est en entendant jouer Clara que Schumann décide de se ranger sous la férule de Wieck. Tout en restant l'étudiant docile que sa mère souhaite voir en lui, il est convaincu qu'un travail patient sous la direction d'un bon professeur le mettra à même de se mesurer avec n'importe quel virtuose...
Pour certains c'est le " choc Paganini ", mais Schumann ne note l'anecdote sur son carnet intime, que plusieurs mois après le fameux concert.
Sa mère est atterrée. Elle sent que son fils lui échappe, avec la sûre destinée qu'elle avait choisi pour lui. Elle n'accepte pas sa décision. Alors Robert demande l'arbitrage de Wieck et accepte par avance son verdict.
Wieck écrit ceci à Christina Schumann.
En octobre 1830, Schumann repart pour Leipzig, plein d'espoir et d'énergie, avec la ferme intention d'atteindre son but. Il s'installe chez Wieck, et travaille avec acharnement. Mais rapidement, l'ardeur et le courage font place au découragement. Dans son carnet intime il note ses changements d'humeur et ses crises d'hypocondrie.
En juillet 1831, Robert s'aperçoit que le piano ne suffit plus à combler son inspiration créatrice. Il demande à Dorn, directeur du théâtre de lui donner des leçons de compositions. Dès janvier 1832, l'enseignement classique de Dorn ne lui suffit plus. Trop classique:
" Pour lui la musique n'est que fugue "
Robert étudie alors, Beethoven, Schubert et Bach qu'il approfondit sans cesse. De la même façon qu'il se détache de Dorn, Schumann tente de se soustraire à la tyrannie de Wieck en projetant un voyage à Weimar pour recevoir les conseils de Hummel. Mais Wieck qui avait supporté avec peine les leçons de Dorn s'oppose fermement à cette initiative.
Alors Schumann s'acharne pour dompter cet instrument indocile qu'est le piano. Pour cela, il se confectionne une sorte d'attelle pour maintenir le médius immobile et acquérir une plus grande indépendance des autres doigts. Au printemps 1832, sa main est paralysée. Robert essaie tous les médecins, tous les remèdes. Rien n'y fait.
Schumann ne sera pas virtuose ! Il sera compositeur !