Toutes
les partitions du Livre 1 du Clavier bien tempéré sont dans le Cd-Rom
du site
Prélude
et Fugue en Ut mineur Bwv 847de J.S Bach
.
Bach a écrit deux livres pour " le clavier bien tempéré
" et non pour "
le Clavecin bien tempéré", comme on peut lire parfois. Je
ne vais pas comme d'habitude, tenter de vous présenter ce prélude
et fugue en tant que tel, mais plutôt essayer de vous donner en quelques
phrases une explication du mot " tempéré", et vous citer
quelques réflexions de tel ou tel musicien ou compositeur au sujet
de l'exécution de ces 48 pièces en tout, pour les deux livres.
Ce prélude n'a été choisi que pour illustrer mon propos. .
Prélude et Fugue Bwv 847 ( par Glenn Gould
sur le Cd-Rom du site)
.
Il faut savoir que les règles de la musique et de l'acoustique ne
sont pas rigoureusement identiques, et que c'est le compromis entre ces
deux règles qu'on appelle " tempérament". Le tempérament
est le système d'égalisation des demi-tons de l'échelle
chromatique. Acoustiquement
chaque ton est séparé de neuf "comma".Par
exemple, Do et Ré sont séparés par neuf "comas", soit
un ton, et les notes intermédiaires sont Do# et Réb.
Sur le piano c'est une note unique placée entre le
Do et le Ré qui fait office de Do# et Réb. On a divisé
les 9 "comma" par 2 pour arriver à une note unique située
parfaitement à 4,5 "comma" de Do et de Ré. C'est cela,de
façon simplifiée, que l'on appelle le "tempérament".
En réalité selon les lois de l'acoustique il devrait y avoir
deux notes différentes, le Do# étant plus grave que le Réb.
En résumé, sur notre piano règne le compromis total;
acoustiquement plus rien n'est juste, mais musicalement on peut maintenant
moduler à l'infini . C'est ici que se situe le génie de Bach
qui va immédiatement comprendre et proclamer que dorénavant
toutes les tonalités sont accessibles.
Il apportera par la création du " Clavier bien tempéré"
("bien accordé") la preuve de cette nouvelle liberté.
Pour le coté anecdotique, Chopin ne commençait jamais à
travailler son piano sans jouer plusieurs préludes et fugues de
Bach, il disait " cela ne s'oublie jamais".
Le pianiste argentin Miguel Angel Estrella emprisonné et torturé
par le régime, se mit au piano dès sa libération
et joua pendant des heures les préludes et fugues de Bach, parce
qu'il disait retrouver ses forces au fur et à mesure qu'il jouait.
En écoutant le prélude Bwv 847 , je crois que l'on peut comprendre
ce qu'il devait ressentir. Essayez !!