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Translation in English

 

        Benny Goodman, Duke Ellington, Count Basie.
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            Le swing marque dans les années trente un pas vers une sorte de raffinement qui se caractérise par des orchestrations plus élaborées, des effets rythmiques et harmoniques plus recherchés. 

D’aucuns, moutons noirs de la chicane, se plaisent à dire que cette « européanisation » du jazz éloigne celui-ci de ses origines, qu’il perd ce côté flamboyant et naturel des improvisations débridées du New Orleans, tandis que d’autres n’hésitent pas à pincer les lèvres d’un air dépité à la simple évocation du mot Swing, ne tolérant l’existence de ce style que dans la mesure où sans lui le bop ne serait jamais apparu.
            Ces critiques outranciers font bien peu de cas de musiciens comme Fats Waller, Gene Krupa, Benny Goodman. Peut-être même n’ont-ils jamais écouté Coleman Hawkins dont le saxophone déchirant et resplendissant dépasse les époques, les styles et toute tentative de classification.


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Coleman Hawkins
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       Par ailleurs apparaissent de grands compositeurs comme Count Basie ou Duke Ellington qui montrent que le swing dépend de peu de choses, une seule note mais placée au bon moment. Les harmonies s’affinent également, les mélodies sont agréables à l’oreille, entraînantes, accessibles à tous les publics.
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Count Basie
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        Le Swing a touché un public encore plus large, grâce à ses mises en places rythmiques surprenantes et efficaces, grâce à ses mélodies chantournées et agréables à entendre. S’il a su séduire un auditoire plus important il a aussi préparé le terrain des musiciens à venir.

La plupart en effet de ces musiciens qui jouaient dans des orchestres de jazz étaient devenus des techniciens accomplis, ils maîtrisaient parfaitement le nouveau langage qui s’était affiné depuis les origines. Or le principe de l’évolution jazzistique est sévère, il n’accorde environ que dix ans à un « stream » pour s’épanouir. Ensuite il faut innover. Il ne restera plus qu’à détruire les belles romances, les tordre dans tous les sens, les jouer encore plus vite, pulvériser les douces harmonies, les remplacer par d’autres plus turbulentes. Ce sera le travail des bopers. Et leur musique fut si agressive qu’il y eut un renouveau du swing alors même qu’il commençait à décliner dans les années 1940.
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